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Par Lavallière le 5 Mai 2018 à 13:47
La campagne verdoie comme jamais : c'est qu'il a beaucoup plu cette année, et les plantes s'en réjouissent.
Une mystérieuse neige orne des arbres qui n'en demandent pas tant pour être beaux, mais les graines du peuplier doivent partir à la conquête du monde dans leur vaisseau de bourre, pendant que plus bas, les iris jaunes colonisent les canaux.
Délicatesse et splendeur des acacias, tendresse des marronniers roses et blanc, coquelicots, chardons, marguerites et autres fleurs, tout est presque plus joli que l'an dernier. Et le long des petits chemins de campagne, l’églantine et la fetuque frémissent de plaisir sous la virile caresse du vent.
Malgré tout ça, on ressent une petite frustration de printemps : des piboules prêts à être croqués mais hélas inaccessible et là le brûlis empêche tout espoir de récolte. Tant pis, le nettoyage des canaux est plus important que la biodiversité.
Franchement vous ne trouvez pas ce printemps si vert, joyeux, somptueux et tumultueux ? C’est que le vent est de la partie. Toujours ! Sacré fête !
Bon week end à tous !
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Par Lavallière le 19 Mars 2018 à 17:10
Ils sont nombreux en ville : il y a les marronniers de la sous préfecture et des rues de Lamourguier X Dugommier, le cerisier de la rue P.L Courrier, une vraie splendeur au printemps. Les jeunes sophoras du cours Mirabeau et leurs arbustes fleuris.
Des arbres "remarquables" que comptait Pulcherrima, le Magnolia du moulin du gua et les cèdres des jardins St Paul et Révolution ont disparu. Le saule pleureur de la passerelle entre deux villes aussi. Et les 27 platanes des Barques. Et les buis du jardin des Archevêques, parce qu'on a pas trouvé de vaccin pour les sauver. Mais bon il en reste plein d'autres. On les voit tous les jours, on les adore et on leur adresse un petit salut secret en passant. C'est ça l'amour.
La photo est ancienne (2017) mais il était encore là hier. Sous l'œil de St Just et St Pasteur, face à a boutique de la cathédrale, Cupressus est toujours en odeur de sainteté. Sa fine cime se purifie de jour en jour ! Et ce n'est pas le frivole bambou qui rogne son image : bien au contraire, il n'en est que plus auguste.
Peignés, recoiffés, ratissés, les palmiers entre deux villes rutilent littéralement. Leur troncs resplendit d'un ocre savoureux, c'est étonnant ! Qu'ils sont beaux. On apprécie ce geste d'amour des jardiniers.
Rue de la Monnaie, un précieux palmier caché qui crie coucou je suis là !, à chaque passage. Une lumière dans ces rues privées de vert.
Le discret magnolia de la médiathèque s'épanouit avec bonheur, apportant non seulement une touche exotique à ce verre et bois culturel mais aussi une belle sérénité à ce coin de la bibliothèque. Une belle idée, la meilleure de la construction.
En déambulant dans le quartier de Bourg où les maisons se serrent amoureusement les unes contre les autres, on débouche sur l'Oasis créée par le Mélia de la place Nadi. Non mais quel charme !
Le Yucca, pauvre petit mexicain décharné et transplanté du cloître aux berges de la Robine a tout l'air de dépérir. C'est qu'il n'est plus aussi abrité maintenant , sans compter qu'on a du lui couper quelques branches pour faciliter le transport. On espère que ce n'est qu'une petite grippe passagère et qu'il s'étoffera. Va t'il fleurir cette année ? Tiens bon mon yucca !!!
Le métasequoia poursuit son petit bonhomme de chemin. Malgré une taille un peu barbare côté droit, il a toujours fière allure. On y voit déjà des bourgeons . This so great Gastby !
Et voici 2 de nos oliviers baladeurs, cette fois ci au pied du monument aux morts. A croire qu’ils se déplacent la nuit. Ou alors ils se multiplient. Tantôt décoration mobile, tantôt illusoire protection contre les voitures islamiques terroristes. Arbres de la paix, ils semblent être partis en croisade dans toute la ville.
Olivier toujours, mais possédant une résidence fixe, celui ci confère un charme d'antan à cette demi place en ignorant courtoisement les tas de ferraille qui déparent la rue. Plus vieux, donc plus sage.
L'arbre des pagodes et le tilleul qui, par-dessus mais aussi par-dessous la Robine se font face, poursuivent leur dialogue enchanté. Ils ont d'ailleurs la ferme intention de vous parler d'eux un de ces jours. De longévité, de beauté et d'amitié aussi.
Quant aux platanes, ah les platanes, il semble bien qu’en définitive, ils résistent vaillamment au chancre coloré même si l'hiver ils ont l'air bien osseux. Le platane, arbre des villes du sud ?
Après les mini palmiers, les grenadiers, voici les torsades résineuses et les lauriers sauce (miam) pour animer la rue Jean Jaurès. On admire la constance des jardiniers qui malgré l'assassinat régulier de ces plantes par les vandales, continuent à tenter de végétaliser cette rue sans arbre. (ça fait un peu logo pharmaceutique non ?)
A part ça, ça va….Et s’il y a des arbres remarquables dans Pulcherrima, dites le, criez le, mais aussi, adoptez* en (en secret) et aimez les. On se sent riches d'avoir de si beaux amis.
* adopter, pas épouser.
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Par Lavallière le 3 Décembre 2017 à 19:11
Traverser les siècles fut une formalité. Faire le lien entre le ciel et la terre, une évidence ! Planté au bon endroit, par droit divin pourrait on dire, car après tout, j'ai incarné nombre de dieux dans l'esprit des hommes, je suis un univers à moi tout seul. Autour de moi mes congénères sont bien jeunes ! J'ai vu bien des changements dans mon petit village, allez, des métiers ont disparu, des piscines sont apparues, des maisons ont été abandonnées et de nouvelles construites. La population s'est succédée à elle même, au fil des siècles mais on dirait qu'aujourd'hui les hommes sont moins visibles sous les futaies, ne se rassemblent plus pour me fêter, ne viennent plus ramasser des glands pour les cochons. Il y a bien longtemps que je n'ai vu de cochons d'ailleurs.
Certes, le temps m'a quelque peu malmené : quelques cicatrices, quelques boursoufflures ici et là, car j'attire régulièrement la jupitérienne foudre, mais doué d'une énergie infinie, je jouis parfaitement du vent, de la richesse du sol où je suis planté - regardez donc de près cette terre ! - faisant la conversation aux plantes, aux oiseaux et aux hommes, même s'ils ne m'écoutent plus et ne me parlent plus. Quel âge ai-je ? Qui le sait ? 10, 15 ou 20 générations d'hommes ? 3 ou 5 siècles ? le souvenir s'en perd... dans ce joli village de Duilhac.
Robur je suis, de la Grèce à l'Aquitaine en passant par la Scandinavie. Incarnant toujours les mêmes forces physiques et spirituelles : longévité, incorruptibilité*, sagesse, puissance. J'ouvre les portes de la connaissance et du savoir. Ami de Jupiter, Axe du monde, je suis l'abondance, la générosité, la justice, l'hospitalité.
Mais à Duilhac, nul ne semble s'en soucier, nul ne vient écouter le chant du bruissement de mes feuilles dans le vent, ou en tresser des couronnes, nul ne me vénère. Les hommes d'aujourd'hui ont d'autres dieux. Et il n'y a plus de guerriers...
Au pied de Peyrepertuse, pourtant, je continue d'enchanter amoureux des fées et des dryades cachées dans ma ramure, câlineurs de mon tronc à qui je fournis mon énergie, promeneurs attentifs, car dans mon impériale majesté, dans ma divinité, ma sagesse, de siècle en siècle, je demeure. A Duilhac sous Peyrepertuse...
* Le bois du chêne a la propriété d'être incorruptible.
Où c'est, Duilhac ? Peyrepertuse
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