Les grands de ce monde, ceux qui aiment la vie, s'intéressent à la planète, à sa beauté,  à son unicité ne sont pas à Paris. Que non ! La Cop 21 dont on nous parle tant n'est qu'une vague pièce de théâtre, dont tous les dialogues et les blablas  ne feront que réchauffer l'atmosphère, un peu plus. Au moins +4° !

Les vrais  Grands sont ici, en ville :  car du 3 au 31 décembre se déroulera , à NARBONNE, le POT 01,  la première conférence internationale dont le thème est :  "votre futur revisité"

POT : Proliferation Of Trash

En français : Prolifération De Déchets

Le cri de la nature : Antony Duff (chêne vert ayant partiellement brûlé dans un incendie. Criminel ?)

Antony Duff vous propose, à vous, Grands de Ce Monde,  tout ce mois de venir dessiner, redessiner le futur et de choisir entre un monde plein de déchets et un autre.... Celui que vous imaginerez, celui dont vous rêvez, celui dont vous êtes  légitimement l'héritier, et le possesseur...

Antony Duff sera le 12 place Bistan, sculptant in situ, au melting pot. Sous les pins. Venez à pied, ou à vélo !

Couper les fils qui les retiennent prisonnières, les libérer et les nommer, voilà ce qu'il est possible de faire à la blend'art galerie  : se libérer soi même ?

fils coupés, symboles de liberté 

Comment l'expression "quelle heure est-il" a t'elle pu exister ? L'heure est féminine, et dans sa ronde perpétuelle,  elle  endosse des couleurs changeantes, induit des états différents, recréant le monde à chaque minute.

7 h ne ressemble pas à 21 h , qui elles n'ont pas du tout  le même caractère que 13 h. Elles ont l'air pareilles, car elles sont dans le même cadre. Mais l'action de chacune d'elles est significative, déterminante pour le cours des choses, indiquant silencieusement, sauf quand sonnent les cloches, l'écoulement du temps, silencieux lui aussi, et invisible.

Ainsi sont les Pépettes d' Anne Sarda, artiste engagée et combattant pour la justice, mère d'un petit peuple de clandestins (et qui fait aussi des bateaux blancs et dorés, l'ai je déjà dit ?) Ce sont des petites poupées qui nous rappellent gaiement que les cris jetés à la face de l'univers par les femmes de cette terre sont peu, très peu entendus, et même carrément niés dans les lieux les plus sombres de la planète. Un manifeste exposition en quelque sorte. Je suis une femme, pourquoi pas vous *? Le corps des poupées, tout de tissu et de souplesse,  n'est ici que le prétexte au dire. Au dit.  Un dit effroyable comme je ne suis pas un objet ou, on la dit Femme, on la diffame.

Posées sur des valises,  de très vieilles valises, car le voyage a été entrepris depuis très très longtemps, simple escale entre 0 et 0 heure à la blend'art galerie, elles traduisent, indignées, le poing levé,  ce déroulement de l'histoire des hommes, dense et léger à la fois, comme le temps.  Dense, car soulignant la schizophrénie d'une humanité qui a délibérément choisie de mépriser et de maltraiter une partie d'elle même.  Car comment supporter d'avoir à dire, voire à crier "je suis un être humain" et ne pas sombrer dans la folie ?

Déroulement  léger aussi, et même joyeux car les femmes sont des combattantes et seront toujours prêtes à rire. Prêtes à sortir l'homme de la caverne,  à être la femme de leur vie, à faire la grève de la maman.

Quelle heure est elle ? C'est Anne Sarda qui nous le dit : C'est l'heure d'être Vivantes et Glorieuses. Parce que l'humanité est une déesse. Et que les femmes portent le Monde.

Merci Anne Sarda, pour cette expo qui nous donnent envie de donner le meilleur de nous mêmes, de nous réconcilier avec les femmes, avec les hommes, avec l'univers.

Image blend'art galerie

  A la blend'art galerie et en détail du 7 au 21 novembre 2015 et Chez Anne Sarda et son petit peuple

  *les phrases en italique sont dites par les Pépettes.

  les textes en rose sont des  portes vers d'autres royaumes.

Pendant ce temps, indifférente au sort du monde, Athina Ioannou frappe encore. Chez Labau

 Un artiste expose dans un coin de la ville ; un vernissage est organisé, et vous y courez étourdiment, en pensant aux petits fours,  aux boissons qui seront disponibles, aux personnes que vous y croiserez.  Seulement, Leon Diaz Ronda vous attend de tableaux fermes, et vous ne vous doutez de rien. 

Mais voilà que le choc, l'effroi, la stupeur vous saisissent dès l'entrée, car vous venez de pénétrer dans le royaume d'un grand, d'un très grand artiste, qui vous renvoie instantanément à la grandeur et à l'insignifiance de votre histoire.

Vous voilà happés dans une œuvre qui relate une histoire qui est la vôtre ; nous sommes dans ces tableaux estompés par la réalité onirique de ce deuxième monde, caché, où nous vivons. Déjà poussières et cendres, mais persistant à aller et venir, présents mais errants, vivants mais cachés.

 C'est vertigineux, c'est déroutant, c'est beau. Je n'en dirai pas plus, le vertige fait bégayer, et trébucher. Et pourquoi parler de ce qui nous dépasse ?

Allez le voir, et accrochez vous ! Je crois que c'est l'une des expositions la plus extraordinaire de l'année, dans la galerie d'Anne Marie Jouaumaud qui a déménagé de la rue Crémieux à la rue Cabirol.

A Narbonne, les très grands artistes sont des amoureux de la province, et alors qu'ils s'exposent dans le reste du monde, ils se cachent, ici, dans les ruelles, dans de confidentiels ateliers. Étonnant non ?

galerie AMJaumaud - 4 rue Cabirol, Narbonne - 04 34 27 92 64