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Par Lavallière le 23 Juin 2018 à 21:55
Délicieusement baroques dans ce décor art déco, elles n’ont rien à envier à celles qui ont posé pour les tableaux qui ornent les murs de la salle à manger de l'hôtel. Femmes de Cerbère, comme en mouvement, ceps de vigne et racines, corps et cheveux au vent, elles incarnent le renouveau et l’éternelle continuité de la nature.
Car malgré leur élégante désinvolture, sur leur socle de bois calciné, elles sont nées de ce désastre de 2010, cet incendie qui détruisit vignes et garrigues à Armissan. Antony Duff les sculpte en hommage à ce que fut la végétation quand elle était vivante et belle comme pour nous rappeler que si la main de l'homme est quelquefois malfaisante, elle peut aussi être... bienfaisante.
Une rencontre intimiste qui a laissé les quelques privilégiés participants sous le charme et l’enchantement procuré par un artiste qui sait conter la beauté du monde.
Et un vernissage conclu en beauté par le buffet raffiné offert par Jean Charles Sin, hôte de ce lieu extraordinaire, cuisinier émérite et homme de culture.
Jusqu'au 15 juillet au Belvédère, avenue de la Côte Vermeille à Cerbère, Pyrénées Orientales.
Source images 1 et 10 : Antony Duff
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Par Lavallière le 29 Avril 2018 à 17:51
De pigments et d'eau, de barbelés et de bois, de mer et de vagues, de ces éléments, nous sommes amenés dans la peinture d'Anne Marie Jaumaud.
Elle n'est pas seulement une galeriste, c'est aussi un peintre talentueux. Une artiste singulière qui repère généreusement les autres talents et nous offre trop rarement le sien.
Ainsi cette exposition exprime un engagement en une peinture habitée, on ne sait comment car les pigments d'Anne Marie Jaumaud révèlent, à notre grande surprise, la présence de nombreuses "entités". Car ce qui nait sous la peinture du peintre lui échappe quelquefois, se déployant en toute autonomie. C'est ainsi que du cobalt, de la poudre de métaux surgit le Couillu. Mais pas seulement lui. Visages flous, non dessinés mais surgissant clairement du geste pictural, du trait hardi, ou du thème central.
Engagement figuré dans le thème de ceux qui se déplacent. Les barbelés conduisent à l'oiseau d'or dont on ne sait s'il emporte les âmes des migrants au paradis ou en enfer. Migrants d'Irlande, migrants d' Afrique, migrants de Migration, embarqués sur mer embarbelée, des vagues qui battent furieusement et laissent entrevoir, lointaine, une théorie de silhouettes, ou de buildings, c'est selon le regard, espoirs de ceux qui croient arriver au port, un mirage de ville, déjà en cours de submersion, où n'attend aucune statue de la Liberté.
Et pourtant, le symbolisme qui structure sa peinture donne des tableaux joyeux, qu'ils soient lueurs d'espoir, clair de lune ou mer furieuse. Le travail d'AMJ est d'une grande puissance. Au bout du pinceau, il exprime les valeurs que l'on a en soi : amour de la liberté, de la justice, de l'humanité.
36 avenue Frédéric Mistral - Castelnaudary
Jusqu'au 26 mai 2018
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Par Lavallière le 16 Avril 2018 à 11:46
Se poser sur une chaise et la quitter, être là et ne plus être là, seule la chaise témoin de l’existence de l’’être qui s’y est posé une fois, un jour, la contempler de là où l’on fut. Des chaises, comme des incarnations de nous-mêmes.
Sortir de l’ombre, s’incarner dans la lumière être là et disparaître. De l’illusion ou du réel, quelle est la part de notre réalité ? Sommes nous vraiment ici, avons-nous été là , et où sommes nous lorsque nous sommes absents ? Est-ce L’Œuvre qui me donne vie ou l’inverse ?
Eblouissant, magique, inouï, bouleversant, Léon Diaz Ronda est bien au-delà des mots, au delà de la réflexion. Il est au cœur de notre essence, de notre existence, et magnifie jusqu’au vertige, pour nous la restituer, questionneuse encore mais sublimée, notre insignifiante humanité. C’est beau à… vivre.
Merci à vous, Leon.
Galerie AMJaumaud, rue Cabirol, du jeudi au dimanche de 11 à 19h. Jusqu'au 20 mai 2018
Photos : le taïwanais, détails de tableaux
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