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     Un bijou, une étoile ? Que dis je ? C'est une fulgurance !

      

    Du bleu au dessus des toits est le titre du film que j'ai été voir vendredi soir. Je m'attendais à un film statique, fait de longs silences, de plans fixes interminables tels que les affectionnent nos cinéastes français, généralement sous Lexomil, et voulant nous faire croire au chef d'œuvre. Eh bien non ! De ce film, drôle à mourir,  surgit la truculence de Woody Allen, mieux encore, celle de Pagnol, le  rythme d'Audiard, et cet humour inimitable, à la fois si sincère et naturel du Méridional. Une véritable surprise, car ce film est un chef d'œuvre qui vous réveille, littéralement ! On se sent subitement prêt à tout, avec une furieuse envie de s'emparer du territoire, de virer nos politiques nullards et de construire une vie nouvelle, fun, généreuse, et un peu folle !

     

    3 hommes que le vide de leur vie et leurs angoisses existentielles font se rencontrer, décident de tenter une révolution pour changer les mentalités. Oui, mais comment ? Eternelle question. Ce projet va ranimer leur énergie défaillante ;  le dépressif se « surprend à  découvrir du goût à ses nouilles », le poète mal aimé (Michel Sidobre) se révèle être un joyeux benêt, et le dernier, fabricant de boissons corsées, se transforme en tête pensante, dirigeant les opérations à grands coups de phrases philosophiques.

    Faire le buzz, méthode modernissime pour se faire, sinon entendre, en tout cas connaître, les entraînera ainsi dans des aventures toutes plus rocambolesques et hilarantes les unes que les autres : tentative de sabordage de l'économie mondiale, kidnapping à vélo, attaque de la préfecture, les opérations de commando de ces  drôles de lascar tournent bien souvent en eau de canal, pour notre plus grande joie !

    Mais, bien que notre époque soit plus génératrice de carnages que de révolutions conscientes, que notre société ne produise que des pamphlétaires à la petite semaine plutôt que de véritables penseurs, ils réussiront à se faire entendre. Le buzz aura finalement lieu, de la façon la plus inattendue qui soit, possible, inattendu accepté bien sûr,(c'est un film) mais plausible grâce à l'intervention de Kiko, vedette Audoise. Mais leur mérite fut d'essayer. Il vaut toujours mieux faire les choses.

    Un des acteurs (Patrick Milani, qui a écrit le scénario) nous explique que leur crainte était que ce film lasse les gens, car il y a beaucoup de dialogues. Pourtant, citer Nietzche n'a jamais été soporifique. Et il y a encore beaucoup de gens qui apprécient davantage les dialogues que les silences, surtout au cinéma...

    Et si ce film ne fait pas le buzz localement, c'est que les gens auront choisi de se terrer chez eux en compagnie de la peur. Mais vous en entendrez parler. On parie ? 1h50 de rire, avec le plaisir de redécouvrir dans une histoire, les lieux d'ici, le petit journaliste aux cheveux bouclés de l'indépendant, le formidable Jean Paul Joguin, bref des voisins tant humains que paysagers. Et ça c'est un vrai bonheur.

      

    C'est un bon film. Un très bon film, un film intelligent qui évoque avec saveur et gourmandise l'ineptie de notre modernité et de sa technologie, la bêtise de nos politiques et l'indifférence du bon peuple. 4ème œuvre cousue main de Stéphane Kowalczyk, tourné avec moins de 7000 euros sur une vingtaine de jours, il est non seulement un hommage au savoir faire et au grand talent de tous les participants, mais aussi un signe que notre vie pourrait être tellement plus fun, plus vivante si nous voulions nous allier les uns les autres. Vous trouvez que j'en fais trop ? Voilà, rien que pour vous,  un petit extrait mis en ligne par  l'écran local , (la télé internet d'ici)

     

     

     Seul petit bémol (bon, vous savez bien que dès qu'une chose existe, la critique se pointe, et j'aime bien grincher) : il n'y a pratiquement pas de femmes dans ce film ; ça fait un peu bizarre. Mais, mais, mais soyons juste, celui qui tient la caméra montre ce qu'il veut montrer.

    C'était vendredi soir, au café de la Poste, qui est un café théâtre où ma foi, il se passe des choses très sympas. Je mets un petit lien pour ceux qui veulent sortir en toute gaieté : Au café

    Un bijou, une étoile ? Que dis je ? C'est une fulgurance !

      Une soixantaine de spectateurs qui ont partagé un grand moment de gaité et de philo et sont repartis enchantés !

      

    Les dates des prochaines projections, (le 6/02 au cinéma de Lézignan, le 13/02 au cinéma de  Gruissan pour les plus proches) à ne rater sous aucun prétexte sur le site du film :

     du bleu au dessus des toits

    A voir de toute urgence : le blog et le parcours de Stéphane Kowalczyk

    Et si vous voulez réaliser un film ou un doc audiovisuel, sérieux ou hilarant,  c'est chez MSK

    Source photo affiche : (utilisée sans autorisation je crois, retirable s'il le faut) : le blog du film cité plus haut.

    photo wolinsky : Google images

    Nota Bene : je rappelle pour ceux qui lisent ce blog que les textes en rose fuschia ou en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer, si vous êtes curieux bien sûr.

      

    Un bijou, une étoile ? Que dis je ? C'est une fulgurance !

    affiche de film: dessin Wolinsky


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    Gouttes de lumière au Lindo Café

     Felouques - huile sur toile

    Angélique Comet expose ses œuvres depuis le 19 décembre, et jusqu'au 4 février,  on peut découvrir, voir et revoir ses toiles. On peut aussi la rencontrer au Lindo où elle parle avec passion des thèmes qu'elle choisit de traiter, avec le naturel que confère l'amour de la beauté sous toutes ses formes et le besoin de la traduire.

     

    Gouttes de lumière au Lindo Café

      

    Angélique aime les fées, les sirènes, les paysages romantiques, la mer, les gens  brillants et généreux. C'est une véritable romantique, une héritière en esprit du 19ème siècle,  une femme qui vit dans son univers propre, capable de créer sa propre mythologie. Elle sème sur ses pas, dans la traversée de sa vie, des chansons, des poèmes, des tableaux...et des robes fabuleuses.  Ils sont peu nombreux, ceux qui savent créer des mondes. Angélique s'est créé le sien, un univers fantasque, ou elle édicte ses propres règles, un monde où règne l'art de la courtoisie, dans lequel elle vit et qui rayonne d'elle, ce qui explique l'étonnement et le ravissement qu'elle suscite souvent autour d'elle.

            

        

    Cette liberté totale qui la définit transparaît dans sa peinture : les règles picturales utilisées ici sont avant tout siennes, résolument non académiques. Les personnages, souvent en filigrane, doivent être devinés, à moins qu'ils ne surgissent de la toile, et poussent le regard spectateur à scruter littéralement le tableau pour y découvrir successivement objets, créatures et secrets. Le sujet traité est posé sur la toile là ou elle le décide, car elle traduit son idée, son inspiration en toute personnelle fantaisie, ce qui peut choquer le regard du puriste qui passerait par là. Mais qu'importe ! Il s'agit de don.

     

    Gouttes de lumière au Lindo CaféGouttes de lumière au Lindo Café

      

      

      

      

      

      

      

      

                             Antibes                                                                                 La fée des eaux

      

         Gouttes de lumière au Lindo Café

      L'étang

     

      

    Gouttes de lumière au Lindo CaféGouttes de lumière au Lindo Café

     

     

     

     

     

     

     

     

               A Quillan, pont vieux                                                                                         pont bleu

     

     

    Gouttes de lumière au Lindo Café

      

    Des bleus à agencer au gré de son humeur

     

    Et si les Jaunes, ou les Bleus évoquent davantage un monde fait de féérie et de légèreté, les Rouges en revanche transmettent des contenus bien plus denses.

    Les Rouges d'angélique sont comme les livres qu'il faut feuilleter pour en connaître le contenu. Ils se décryptent, cachant de sombres drames, des drames anciens issus de la mythologie, oubliés mais toujours actuels :  la menace du Minotaure, Persée délivrant Andromède, l'enlèvement de Ganymède, le désir, la peur, la victoire de soi sur le monde, la réflexion...

    Là encore, le regard doit s'accommoder, s'approfondir, jouer de la lumière qui baigne ou non le cadre, car il ne s'agit pas d'effleurer la toile d'un œil distrait si l'on veut y découvrir le récit en arrière plan, fondu dans le rouge. Non, il faut appréhender, voir et prendre.

        

     Gouttes de lumière au Lindo Café

       

                                    Le Minotaure   (détail)                                         

     

       

    Gouttes de lumière au Lindo CaféGouttes de lumière au Lindo Café

     

     

        

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      

    On devine à peine ici la chevelure de Ganymède,  ou les troncs d'arbres, dans ce tableau intitulé Les bois sombres

    Pointillisme, art abstrait et naïf accompagnent une quête personnelle, faite de souffrance et de mémoire, mais aussi d'exigence envers soi même, de jeu et de gaieté à la fois*.

     

      

    Gouttes de lumière au Lindo Café

     

    Préfiguration du sommeil : Dyonissos Taurus Narbona

     

    L'homme, tel le poète,  donne libre cours à sa fantaisie, disait Pic de la Mirandole, mais les choses les plus profondes se cachent sous son verbiage léger. 

     Ces tableaux là sont comme ça ; des tableaux apparemment légers qui titillent l'esprit comme le vent sur la peau. Une sensation, quelle qu'elle soit, qui perdure, de toute façon.

      

    * Et pour un regard complémentaire sur l'artiste qu'est Angélique Comet, l'excellent article d'Id' Hérault signé par OYV, ici

     

    Au Lindo café, rue du 1er mai, Narbonne, jusqu'au 4 février, avec, formule inédite,  de nouvelles toiles en cours d'exposition.   

     

      Photos : avec l'aimable autorisation d'Angélique Comet

     

    Gouttes de lumière au Lindo Café


  • Nous, survivants...

      

    Des crimes effroyables, impardonnables, des personnes mortes pour rien. Ce week end les Français rendent hommage à leurs disparus, chacun avec ses propres raisons, tous pour le rassemblement souhaité. Associés aux français des individus nommés Porochenko, Merkel, Rajoy, Cameron, la crème de l'Otan, que des gens bien en somme, viendront jouer la comédie sur les cercueils de ceux qui les perçaient souvent à jour. Ont ils lu une seule fois Charlie Hebdo ? Mystère !

    L'heure est à la tristesse internationale, et même si ici et là certains se gaussent et se réjouissent de ce massacre, la majorité des êtres humains s'associent à la douleur de la « France ».

      

    Nous, survivants...Nous, survivants...

      

      

      

      

      

      

      

         

    Beaucoup ont répondu présents, avec leur cœur,  même si les étiquettes ont été officieusement présentes

    Vive la Solidarité !

            

    Après demain , peut être, mais c'est très peu probable, d'autant que le Père Noël est déjà passé, on parlera un peu de ce qu'est notre occident, de la responsabilité qu'il porte dans ces drames, des décisions à prendre pour que le monde aille mieux. Juste un peu. Mais je sais qu'on polémiquera et qu'on parlera dans le vide pendant que les choses continueront à dégénérer. Quel ennui !

    Nous, survivants...

    Donc depuis mercredi, aujourd'hui, demain, je ne suis et ne serai que moi, à pleurer sur des hommes qui ne sont plus, dont les dessins me faisaient mourir de rire, ou m'indignaient, (car quelquefois c'était vraiment con et scato, comme représenter certains sous forme d'étron, ou la Trinité sous forme de partouzeurs), dont les articles m'ont toujours passionné, intéressé, ou provoqué des haussements d'épaule, un magazine satirique que j'adorais lire, entre autre, au café de la Poste.

    Et aujourd'hui, des hommes lâchement assassinés. Pour rien.

    Moi,  je continuerai à lire ce journal, pour le souvenir de ceux qui l'ont fait, ce sera mon hommage à moi. Perso. En solo. Solitairement sincère...et solidaire !

     

     

     

    Et ce soir, en souvenir de l'humour de Charlie Hebdo, je relirai l'édition spéciale du vendredi 7 novembre 2008 :  vous en souvenez vous ? C'était le faux grand évènement de l'histoire des USA !!!

     

    Nous, survivants...

    Dessin  CH. (Absent demain...)