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Mon cube adoré
Quand on arrive à cheval des plaines de l'Aude, l'esprit amolli par les paysages bucoliques et le trot de l'animal, que découvre t'on au bout de la verte prairie ? Paf ! Un gros cube ! Est ce une usine, un camp de concentration, un aspirateur à déchets ? Que non, car il s'agit d'un des hauts lieux culturels de la ville : c'est la médiathèque.
Construite en totale harmonie avec la nature, puisqu'il pleut à l'intérieur lors des fortes ondées d'automne, et que le soleil qui brille au dehors déclenche automatiquement l'allumage de tous les néons, en harmonie aussi avec l'habitat existant, puisque située juste à coté du Palais du Travail, ce bâtiment, plus rectangulaire que cubique d'ailleurs est une réussite d'architecture moderne. On le sait, les architectes imaginent leur bâtiment et le pose au milieu du reste, considérant que ce n'est qu'une création en soi mais ici, l'harmonie architecturale a été respectée, car notre médiathèque ne dépare pas à côté du palais du travail.
En matière de modernité, on a donc des pilotis, qui soutiennent une terrasse fermée, moderne. On a les façades de verre qui donne sur les terrasses, inaccessibles aussi, mais on est pas là pour bronzer; c'est une médiathèque. Modernité encore dans le toit terrasse mal façonné, hélas, et les fenêtres en bandeaux. Un style vaguement post- le Corbusier adopté par l'agence d'architecture Brochet, Lajus & Puyo.
Dans une région si lumineuse et si bien ensoleillée, on est toujours étonné du manque de prise en compte du facteur lumière. Et puisque L'esprit s'épanouit mieux sous l'Edf ou l'Erdf, L'architecte a jugé bon d'insérer des hublots ici et là dans un bâtiment fermé sur lui même hormis quelques vérandas ici et là, et des vasistas au plafond pompeusement baptisés "puits de lumière", histoire de favoriser la concentration intellectuelle.
Hublot de lumière Puits de lumière
Que n'a t'on ouvert le premier étage sur l'avenue Mistral : la contemplation de la ramée aurait favorisé l'envol intellectuel, apaisé le mental mais l'architecte a préféré incrusté des morceaux de verre à l'extérieur pour refléter les arbres, dit il.
Et que dire de l'intérieur : Certes l'esthétique est là : l'endroit est cosy, et on peut y passer une après midi à lire des bd, parenthèse enchantée entre la vie professionnelle et familiale. Et nous avons la chance d'avoir un tel fond culturel à notre disposition. D'accord. Seulement on est dans une maison hantée, le parquet recouvert de moquette grince à qui mieux mieux, et on a jugé bon de réaliser le magnifique escalier central en bois ! Je vous laisse imaginer le boucan que font les talons des dames et des messieurs, les cavalcades des petits pendant que vous bouquinez ou essayez de résoudre une équation dans C.
soleil à l'intérieur : réussite ou hasard ?
Sans être particulièrement nostalgique, même si je préférais bien sûr l'ancienne bibliothèque, je trouve qu' une médiathèque devrait ressembler à une maison, où l'on peut s'installer dans un fauteuil pour lire et réfléchir, et non à un entrepôt.
Mais il faut savoir accepter le progrès en sachant que notre siècle poursuivra son parti pris de laideur, car d'autres bâtiments tout aussi hideux surgiront ça et là, musée de la romanité, salle multimodale, et d'autres...
Une réussite totale tout de même, et à mon avis totalement fruit du hasard, les arc en ciels que réfracte la façade de verre gravé au soleil couchant.
J'adore ma médiathèque mais...
Bassin pour enjoliver l'extérieur