• Sous la guimauve, la guimauve ?

    Une marseillaise entonnée et abandonnée au bout du 6ème couplet, les cris de charlie charlie se terminant en un brouhaha à intervalles répétés, un brouhaha, une bouillie informe, le nez sur les smartphones, donnant des coups de pieds et de poings sur les portes des maisons (ça doit faire guerrier je suppose) voilà la jeunesse française debout contre le terrorisme et rendant hommage à Charlie hebdo.

     


    La guerre des boutons

     

     Vous êtes invité à participer à un événement, vous avez participé à une événement : Ce matin je n'ai vu que l’événement d'un troupeau se dirigeant vers l'abattoir. Oh certes, il faut dire son dégôut pour le carnage perpétrer avant hier, oui il faut rendre hommage aux assassinés, oui la guerre peut avoir l'allure d'un jeu, ou d'une fête, certes la jeunesse doit se mobiliser. Mais pas sans imagination, et pas aux ordres. 

    Il est donc hors de question que j'aille défiler dimanche en criant Charlie Charlie Charlie ; je n'ai pas 4 ans.

    Tant que Hollande décrétera des journées de deuil national à l'emporte pièce, tant qu'il n'aura pas aligné contre un mur 12 barbus, africains, juifs, arabes, chinois, peu importe,  tant que ces fameux "500 djihadistes" fichés seront en liberté,  tant qu'on continuera à fournir des stades et des lieux publics pour des prières de groupe, qu'on tolérera les foulards et les voiles, tant que les distributeurs agrées  fourniront des livres appelant à la guerre sainte sur notre territoire, tant qu'on cherchera des coupables imaginaires, (houellebecq, zemmour, dieudonné et autres élucubrateurs, (tiens on ne l'a pas entendu celui là), tant qu'on tolérera les messages et tweets haineux de soi disant français se réjouissant du massacre, tant qu'on laissera dire « ils l'ont cherché »,- oui les collabos sont déjà à l’œuvre - et surtout, surtout, tant que notre politique nationale ne sera pas nôtre, nous continuerons à nous enfoncer dans les ténèbres.  

    Pour l'instant, il ne faut pas dire ça. C'est pas bien. Le choix, c'est d'avoir peur, rester poli, faire profil bas. Eventuellement de faire polémique. C'est : pas d'amalgame surtout, prudence et langue de bois, comme d'habitude, pendant que les basanés se font déjà insulter dehors, qu'une petite martiniquaise vient de se faire assassiner par un méchant bonhomme, que des travailleurs sont pris en otage, que la presse libre organise des LIVES pour suivre en direct la traque de démons, on s'applique à appeler un chat un petit miaou et les terroristes des déséquilibrés. Terroristes qui s'organisent bien mieux qu'une Nation.

    En France le racisme, le terrorisme,  c'est comme les frites Mc Cain :  ceux qui en parlent le plus sont ceux qui le subissent le moins. Ce gouvernement laissera ce peuple se battre seul*.

     

    Bref, retour de manif, rue droite : Et au lieu d'entendre "dehors les terroristes, dehors les fouteurs de merde", comme il se devrait, tout ce  qu'on entend c'est Dehors Beauséjour : les grilles du collège sont fermées !!!

     

     

    Sous la guimauve, la guimauve ?

     

    TIGNOUS, 13/04/2013

     Donc oui je suis très en colère, et si triste. Comme vous tous.

     

    * ce soir on apprends que les "terroristes" ont été abattus, ils ont tout révélé, etc.... Tant pis, j'ai écrit cela ce matin. Cela ne change rien. Cela reste tout de même une drôle d'histoire pour laquelle des innocents ont été sacrifiés. Une histoire dont le scénario laisse un fort goût d'improbable. Mais nous devons y croire, la presse l'a dit, donc c'est vrai...

      

    Et pour la prochaine manif, je propose ce chant guerrier, plus court que la marseillaise, plein de monstres tout gentils  :

       

     

    « Mort ? JAMAIS ! Puisque je suis Charlie !Bruissements, petits échos »