• Courtoisie locale

    Courtoisie locale

     

    Les petits Français, pour peu qu'ils aient grandi dans des univers paisibles, faits de simplicité et d'attention, ont tous appris à dire bonjour aux grandes personnes. Et quand, une fois adultes, il leur arrive de croiser un individu dans une rue peu passante à ce moment là, tacitement, naturellement, ils saluent et sont salués. Verbalement, ou par un signe de tête, ou un sourire. Nos congénères comprennent implicitement cette attitude.

    Une amie qui avait longtemps vécu au Canada me demandait pourquoi nous faisions cela et trouvait absolument anormal de saluer des inconnus. Cela se fait en France, en Suisse, en Espagne et probablement dans tous les pays du monde.  Sauf au Canada ? 

    De même quand vous entrez dans une pièce, commerce, café, restaurant, boutique,  vous saluez naturellement. On ne vous répondra pas toujours car la ville a tendance à ensauvager l' individu qui devient aveugle  à tout ce qui n'est pas lui. Les rapports humains deviennent encore plus délicats depuis que les villes et villages françaises se peuplent à toute vitesse de subsahariens, de nord sahariens, de pakistanais, de guatémaltèques, tous avec leur accent personnel, leur français approximatif, bien sûr. Vous dites bonjour et ce n'est pas certain qu'ils vous répondent.

    Mais tous ces étrangers prennent le bus pour aller et venir. 

    A Narbonne quand vous prenez le bus, vous dites bonjour au chauffeur en entrant, et "merci et au revoir "en descendant. Toujours.  C'est la règle. Ces salutations sont si irrésistibles, si narbonnaises, si efficacement fédératrices que tous, qu'ils soient soudanais ou mexicains, indonésiens ou albanais, tous, disent bonjour au chauffeur, puis merci au revoir.

    Je ne m'en lasse pas. La courtoisie est contagieuse, elle aplanit les difficultés, fait de chacun l'autre et enseigne la langue.  

    Bon week-end à tous, n'hésitez pas à faire un beau sourire à un(e) inconnu(e) de temps en temps et à dire bonjour. 

    Merci et au revoir. 

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