• Un gourmet finement exigeant !

    Un gourmet finement exigeant !

     

     

    Le diner touchait à sa fin, ils bavardaient paisiblement entre chaque plat. On leur avait servi du caviar de la Neva et des blinis encore chauds sur leurs serviettes, un potage royal Saint Germain ( un soupçon de menthe en trop, selon de Lhandes) un suprême de sole au Chateau d’Yquem, des cailles sous la cendre (de Lhandes fit remarquer que le noyer eût mieux convenu mais que les cendres de chêne dispensaient une saveur acceptable), un carré d’agneau Edouard VII (de Lhandes regretta qu’il ne fût pas suffisamment froid, mais il admit que Hel n’avait eu que peu de temps pour ordonner le diner), du riz à la grecque (un léger excès de poivre rouge, sans doute dû aux origines du chef), des morilles (un peu trop de citron, sans doute à cause de la personnalité du chef), des fonds d’artichauts Florentine (le déséquilibre flagrant entre le parmesan et le gruyère dans la sauce Mornay était indiscutablement de l’obstination, car cette erreur avait été relevée précédemment) et une salade Danicheff (que De Lhandes fut obligé de trouver parfaite, ce qui l’irritât légèrement).

     

    Quelques semaines plus tard de Lhandes écrit, dans une letter d’adieu à son ami Hel :

     

    P.S : Vous ai-je dit l’autre soir que les morilles n’avaient pas assez de jus de citron ? J’aurais du le faire.

     

    Extrait du roman Shibumi, par Trevanian publié par les éditions Gallmester  2017- collection Totem noir – Pages 427-428 – Page 493.

     

     

    Source image : Groupon

     

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