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    Une dévastation  

    Dès l’arrivée à la gare de Narbonne la couleur donne le ton : gris sur noir sur gris. Un obscur chatoiement du néant,  tout en accord avec la grisaille mentale que l’on veut nous imposer.

    Notre café restaurant de la gare, hélas non classé au patrimoine déco de la ville vient de subir un véritable carnage, une obscène rénovation, une transformation en loup garou. Bref, elle est devenue moderne.

    Le café restaurant a intégralement disparu. La salle d’attente d’où à disparu le Silène y gagne peut être, le tabac s’est considérablement agrandi mais pour le reste, c’est une véritable désolation. A laquelle on s’habituera, parce qu'il faut bien suivre...

     Une dévastation

     la gare de narbonne

    Une dévastation

     

    Un Easy drugstore, enseigne Carrefour, à fait son apparition. Easy drugstore, of course, because we have no more any personnality or existence here, we just méritons any copié collé de n’importe nawak, ça s’appelle être ouvert sur le monde. Celui, bien sûr, des prescripteurs, enlaidisseurs, bétonneurs, des petits gris… On y sert un café dans des gobelets en carton pour la plus grande joie du développement et des déchets durables.

    Vous pensez : c’est moderne, à chacun ses gouts. Oui, mais lesquels ?

      

     Une dévastationUne dévastation

     

     

     

     

     

    Bodega y Estaçion, mots qui annonçaient le café restaurant et la gare , signait le voyage et vous avait un petit air local : on arrivait dans le sud, la catalogne et l’Espagne proches vous faisaient de l’œil, une certaine identité (mot obscène de nos jours) réjouissait l’esprit de l’arrivant. Un easy drugstore par contre vous projette illico dans les bas fonds de l’internationalisation à l’américaine. Et ce n'est pas l'Agora, qui ne signifie rien ici, qui réhaussera l'affaire. De l’uniformisation, de la marque. Du progrès. C’est tendance. Comme le dit une des vendeuses, ça ressemble à partout.  

    Des manges- debout, désormais inévitables, sont présents, pour nous rappeler notre état d’êtres volatiles, impermanents, sommés de se percher dès qu’il s’agit de se restaurer. Il s’agit d’aller vite, de plus en plus vite même si les trains sont toujours en retard. 

     

    On doit aux Pipelettes de Narbonne un magnifique reportage sur ce lieu, dont les photos sont plutôt rares sur le web. On peut leur dire un grand merci car il évoque désormais une certaine belle époque, dont les échos nous parvenaient encore un peu, un lieu dont la beauté, certes surannée mais réelle,  remplissait délicatement le regard et l’esprit, et évoquait l'ancienne magie du voyage en train. Aujourd'hui, la gare résonne du son tonitruant du progrès, que prolongent les écouteurs de nos diversetvariésphones.

     

     

     

     la gare de narbonne

     10 mètres plus loin, un panneau publicitaire déroule, autre déstructuration, le nouveau mantra du Mac Donald route de perpignan qui déclame : « ici, on vous sert à table »

     Le progrès !…

     

    Et pour :

    voir les photos du sujet de la gare, cliquez sur les liens roses ou sur les images 1, 3 et 7. 

    vous faire votre propre idée, rendez vous à la gare...

     

    « Fait il vraiment bon vivre à Narbonne ?Un jour si parfait »