• Mouvement, Meryl, Couleur, Merveillance

    Beaucoup de monde ce vendredi au Lindo pour ce vernissage d'Avril, mais vraiment beaucoup, au point que la foule se déversait sur le trottoir.

    Joie, Mouvement, Meryl, Couleur

      Toutes les célébrités locales étaient là, artistes et non artistes 

    On a renoué ce soir avec ce qui fait le charme du Lindo : Des gens heureux d'être là, qui savent pourquoi ils sont venus, des tableaux et des œuvres qu'on adopte dès le premier regard, et pour cause ! Ce soir, c'est Meryl Bourdeau qui inaugure sa chatoyante exposition.

    Meryl est tombée dans la peinture dès le berceau. Eclectique, elle réalise des collages, souvent en arrière plan de ses peintures à l'huile, jette de l'encre sur du tissu, peint des bouteilles de vins pour une cave, et plus récemment réalise d'exquis portraits aux teintes passées, délicieusement vintage***.

    Joie, Mouvement, Meryl, CouleurAprès une campagne de publicité pour des marques de lingerie, et pour se jouer des diktats de la mode, Meryl se penche sur les rondeurs féminines. Et de fait beaucoup de ses tableaux représentent des femmes rondes, callypiges, cuissypiges**, ( à grosse cuisse) souvent déformées, loin des critères esthétiques actuels. Et elle a eu raison, l'engouement provoqué par son premier vernissage, à Paris, se conclue le soir même par la vente de toutes ses œuvres !

      

      

    Meryl aime la courbure : J'ai continué à faire des femmes rondes, car elles ont une forme parfaite, j'aime la courbure, puis je suis passée aux portraits inexpressifs. Ma peinture n'ayant  pas d'effet de matière permet de  refléter l'image que la femme renvoie à la société : peau parfaite, visage peint, rides effacées, alors que la ride est magnifique, car elle a une histoire ! Des expressions très lisses, très inexpressives, même quand le sourire est là, mais très colorées, précise Meryl. La couleur c'est mon dada, j'adore les mélanger les créer et voir ce qu'elles donnent en se rencontrant.

    Aussi, au delà des couleurs chaudes, épicées, submergeantes, véritables expériences et créations de Meryl, et du mouvement suggéré, ce qui frappe, c'est l'étrangeté des personnages qui ont l'air anormalement normaux ! 

    Joie, Mouvement, Meryl, Couleur

    tristesse, prégnante absence, couleur

    Comme les victimes de la farandole du « carnaval de fer » (roman écrit par Serge Brussolo*), les personnages représentés montrent souvent des visages inexpressifs, mornes, figés, traduisant les dégâts (physiques et moraux) causés par notre impitoyable société de consommation. Obligation d'être beau, belle, épilé, parfumé, obligation d'avoir l'air de, obligation d'être obligé de. Etc...

    Ce sont les visages de gens à jamais perdus pour le monde, car vivant dans une dimension où la dépersonnalisation perdure, et d'où, quand les femmes ouvrent les yeux, le regard qu'elle jette est d'une grande tristesse.  

    Joie, mouvement, couleur

    Joie, mouvement, couleur

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      

     

     Des femmes aux yeux baissés souvent, comme en méditation, intériorisées car elles rêvent secrètement aux hommes, et qui ouvrent un regard déchirant

     Joie, Mouvement, Meryl, Couleur

       

    Des hommes au regard ouvert, tout en extériorité, car ils aiment mater les femmes.

     



     

     Et comme l'artiste  adore et collectionne les papiers colorés, imprimés, elle s'en sert dorénavant de support pour des dessins, des esquisses, créant ainsi des objets ravissants à prix tout doux, qu'elle définit comme « pochoirs street art » *** et qui évoque un peu un temps révolu. Vintage, disions nous...

     

    Joie, Mouvement, Meryl, CouleurJoie, Mouvement, Meryl, Couleur

     

     

     

     

     

     

     

     

     Joie, Mouvement, Meryl, Couleur

     

     

     

     

    Meryl a du talent. Un talent très reconnu. Elle nous est donnée pour que, comme à Paris ou Lyon, dans notre si petite ville, nous réfléchissions à l'urbaine et piégeuse sensation d'exister, mais tout en couleurs !

    Son travail est de ceux que l'on n'oublie pas, qui reste en mémoire longtemps après qu'on l' ait découvert. On est touché, émus par l'acidité de cette débauche de couleur qui se moque de la dictature de l'apparence. Un trait éminemment personnel, une vision espiègle mais très recherchée car inhabituelle, de la femme, font que vous saurez instantanément si vous êtes devant un Bourdeau ou pas.

    Ce fût donc un vernissage parfait, conclu par la chaude voix de Layla Dhers, qu'on ne vous présente plus et qui chante très bien...

     

    Joie, Mouvement, Meryl, Couleur

    Meryl Bourdeau, l'Artiste pour qui la couleur est joie de vivre...

        

    Du 4 au 24 avril, au Lindo café, le royaume de la divine Sandrine, c'est au 3, rue du premier mai, à Narbonne, Aude, Languedoc Roussillon, France.... - 06.81.87.02.91


      Joie, Mouvement, Meryl, CouleurJoie, Mouvement, Meryl, Couleur

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Recto Verso d'Un & d' Une même personne

      

    * une joyeuse,  mais mortelle  farandole parcourt la ville durant le carnaval, conduite par des robots qui piègent régulièrement des humains obligés de courir et de danser jusqu'à ce qu'ils meurent d'épuisement

    ** mot inventé car il n'y en a pas assez mais ça veut dire callypige aussi, car après tout, qu'est ce que les fesses sinon des hauts de cuisses ???

    *** continuez d'apprendre l'anglais chers amis !

     

     Joie, Mouvement, Meryl, Couleur

    « Pâques, mourir à soi même ?Un dimanche au Somail »