Le père Noël et le petit Jésus

Mythe, réalité ? Les histoires de Saints ou de Rédempteurs sont souvent bien difficiles à croire. Mais si c’est au cœur d’en décider, notre raison nous convainc que ce sont des histoires qui peuvent donner lieu à de bien jolies réalités. Une fois par an, dans presque tous les pays du monde, les humains célèbrent 2 personnages grandioses, sans défauts et qui ont en commun une âme faite d’humilité, de tendresse, de générosité et d’amour. Combien de personnages peuvent se targuer d’avoir un si grand succès, une si surprenante longévité ?

 
En 270 après Jésus Christ nait en Lycie, au sud de l’actuelle Turquie, un certain Nicolas de Myre.  Converti au Christianisme, il devient évêque puis martyr de l’Eglise, assassiné, croit-on, par les Romains le 6 décembre 343. Bientôt le bruit court qu’une huile odorante se dégage de son corps, et quand des Italiens venus de Bari pour combattre l’invasion turque de la Lycie, découvrent et ouvrent sa tombe, ils la trouvent pleine d’huile. Miracle ! Les Italiens ramènent ses reliques à Bari, pour le protéger des musulmans et Nicolas de Myre, canonisé, devient St Nicolas, dont la légende se répand en Europe dès le XIème siècle. Il sera désormais fêté le 6 décembre.

Au 17ème Saint Nicolas émigre avec les Hollandais en Amérique et devient Santa Claus, après que les anglais aient détrônés les premiers. La fête de St Nicolas devenant de plus en plus populaire, les chrétiens américains trouvent judicieux de l’associer à la naissance du Christ et de faire d’une pierre deux coups, ou deux fêtes en une. St Nicolas apporte alors aux enfants sages des joujoux, et le père Fouettard s’occupe des enfants méchants ! On dit que c‘est au 19ème qu’il changea totalement de look : Inspiré par un conte de noël, il prend du ventre, enfile un bonnet, s’habille de rouge et de blanc et se déplace en traineau tiré par des rennes pour distribuer ses cadeaux non plus le 6, mais le 24 décembre. Depuis, il traverse chaque année le monde, poussé par les innombrables chansons créées en son honneur. Le père Noel est un être adulé par tous, du moins jusqu’à l’âge de 7 ans environ !

Il n’y a qu’en Espagne où les enfants attendent impatiemment les Rois mages qui apportent les cadeaux aux enfants. Ce qui est un hommage très logique. En Arménie également, pays apostolique, le 6 janvier , jour de l’épiphanie et date supposée réelle de la naissance du Christ, est celui consacré à Noel.

Bien plus tôt, et à près de 1000 km de Myre, à Bethléem en Palestine, nait celui qui lui sera plus tard associé en célébration. En pleine période du recensement ordonné par Cesar Auguste, les hôtelleries sont bondées et Joseph, originaire de la ville ne peut y trouver de logement pour sa femme et le bébé à naître. Jésus voit le jour dans une petite étable et devient le personnage central d’une fantastique histoire de l’humanité. Beethléem devient la ville d’où nait l’espoir de libération pour une humanité dans les fers . « Beethléem terre de Judas, tu n’es pas la moindre des villes, de toi sortira un chef…. ». Lors de cet avènement, annoncé depuis longtemps, une étoile magnifique apparait dans le ciel d’Orient, région où les Mages Rois et Philosophes, experts en Astrologie sont avertis de sa naissance et entreprennent un long voyage pour l’honorer et lui apporter des cadeaux.

Nommé Emmanuel, qui signifie « Dieu avec nous » (et non président ) il apporte espoir universel de paix et d’amour mais aussi, fait marquant, une nouvelle datation calendaire. Menant une vie d’homme juste, opérant des miracles un peu partout, il vient annoncer une histoire magique, celle où, quel qu’il soit, l’homme, tombé du ciel, a la possibilité de s’y retrouver, dès cette vie. A 33 ans, il est exécuté par les Romains comme anarchiste et fauteur de troubles. L’histoire raconte qu’enterré un vendredi de Pâques, il ressuscite le 3ème jour et monte au ciel, sous les yeux de plusieurs témoins. Le message est dès lors transmis à tous : il est possible à chacun de croire en lui pour ne point périr mais avoir la vie éternelle.

Bethléem aujourd’hui est davantage synonyme de tourisme (religieux) que d’espoir universel. Et les enfants palestiniens, hors cette ville, ne connaissent ni Jésus ni le Père Noel, et n’ont guère le cœur à chanter. En ce 1683ème* Noël qui approche, c’est l’occasion d’avoir une puissante pensée d’amour non seulement pour ces milliers de petites filles et de petits garçons qui sont Handala**, mais aussi pour tous les autres qui, sur notre terre, souffrent de la rareté des hommes de bonne volonté et de la méchanceté du plus grand nombre. C'est bientôt Noël !

* La première fête chrétienne célébrée le 25 décembre aurait eu lieu à Rome, en 336. (Wikipédia bien sûr)

** Handala est un personnage représentant un môme de 10 ans créé par  Naji Al-Ali , toujours de dos et qui se remettra à grandir et se retournera quand les Palestiniens retrouveront un État. Il incarne les souffrances et les espoirs de ce peuple.

Sources  info :     Histoire - La Bible - Wikipédia

Sources images : Los Reyes Magos :  Dessins pour enfants

                                St Nicolas :             Chrétiens d'Orient 

                                                                Born to be kids

                                Jésus : le dénombrement de Bethléem de peter Bruegel

                                L'adoration des bergers : Cathédrale de Narbonne