• Futurs vestiges

      

    Futurs vestiges

       Si sur le sable tu bâtis ta vie, si sur le sable tu fais ton foyer, tu seras bien déçu...

    Voilà une vieille chanson de scout que les résidents pourraient chanter sur le ton de l' amertume. La mer monte en effet et on aura bientôt le derrière dans l'eau. La plage a perdu + de 40 m en 15 ans, 20 cm depuis 2013. La montée générale des eaux, le prétendu réchauffement climatique, le port de plaisance construit à l'embouchure du Segura, rio bordant la ville de Guardamar del Segura, affectant les courants marins, et les quelques tempêtes qui s'invitent impétueusement en bord de mer détruisent lentement, mais sûrement ces maisons de pêcheurs, nommées "chalés" par les locaux, et situées en bordure de la plage La Babilonia, sur les blanches côtes d'Alicante. Adossées à une dune qui avance, mal entretenues ou laissées à l'abandon pour certaines, leur état n'arrange pas les choses.

     

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    Les chalets vus d'en haut (capture écran You Tube Televisionguardamar)

     

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                    chalés côté patio et dune                                                             chalés côté véranda

    D'un charme fou, désuets et résolument estivaux, on visualise sans peine des générations de souvenirs de famille, de soirées douces consacrées à la pêche, à l'apéro prolongé, pendant que les langoustes grillent dans l'ail et le bonheur de vivre, et que les petits gambadent dans tous les sens, jusqu'à point d'heure espagnole.

    Construits dans les années 50  sur le modèle de la maison traditionnelle en Elche, région d'Alicante, ces chalets se composent de 2 ou 3 chambres, d'un séjour, d'un patio, toujours situé à l'arrière de la maison, lieu privilégié de la vie secrète familiale, et d'une véranda qui donne généralement sur le lieu de passage le plus fréquenté. C'est le devant de la maison. Ici, côté plage, évidemment.

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      Collés les uns aux autres, on ne peut que sympathiser avec les voisins, ou être résolument discrets

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    Mais les temps changent voyez vous, les paysages aussi ; la dernière tempête (2011) à mis à mal une vingtaine de ces chalets, et leurs propriétaires ont dû ériger une digue, illégale, nous dit on, pour protéger leur maison,  parce que la mairie ne se sent pas concernée par le problème, et se contente d'accuser l'avancée de la Dune. Mais que peut la mairie face à l'inexorable ?

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    Sacs de sables, contreforts rocheux déjà semi enterrés, effritement sournois, la lutte est fort inégale.

     

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    De plus en plus d'eau, de moins en moins de pieds

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    Détruites par des coups de vent répétés, fissurés et grignotés par le soubassement où s'infiltrent sable et eau de mer, une nostalgie qui n'est pourtant point nôtre nous serre le cœur devant les dégâts. Car nous nous sommes appropriés, dès le premier regard, ces chalets.

     

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    Comme Babylone en son temps, les chalets de Babilonia risquent fort de disparaître, non détruits par les armées, mais noyés, emportés par les vagues. Guardamar perdra alors un patrimoine pittoresque, évocateur d'un art de vivre estival, apparemment banal certes, mais unique en son genre .

       

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