• Centenaire à Duilhac

     

    Centenaire à Duilhac

     

    Traverser les siècles fut une formalité. Faire le lien entre le ciel et la terre, une évidence ! Planté au bon endroit, par droit divin pourrait on dire, car après tout, j'ai incarné nombre de dieux dans l'esprit des hommes, je suis un univers à moi tout seul. Autour de moi mes congénères sont bien jeunes ! J'ai vu bien des changements dans mon petit village, allez, des métiers ont disparu, des piscines sont apparues, des maisons ont été abandonnées et de nouvelles construites. La population s'est succédée à elle même, au fil des siècles mais  on dirait qu'aujourd'hui les hommes sont moins visibles sous les futaies, ne se rassemblent plus pour me fêter, ne viennent plus ramasser des glands pour les cochons. Il y a bien longtemps que je n'ai vu de cochons d'ailleurs.

     

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    Certes, le temps m'a quelque peu malmené : quelques cicatrices, quelques boursoufflures ici et là, car j'attire régulièrement la jupitérienne foudre, mais doué  d'une énergie infinie, je jouis parfaitement du vent, de la richesse du sol où je suis planté - regardez donc de près cette terre ! - faisant la conversation aux plantes, aux oiseaux et aux hommes, même s'ils ne m'écoutent plus et ne me parlent plus. Quel âge ai-je ? Qui le sait ? 10, 15 ou  20 générations d'hommes ? 3 ou 5 siècles ?  le souvenir s'en perd... dans ce joli village de Duilhac. 

     

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    Robur je suis,  de la Grèce à l'Aquitaine en passant par la Scandinavie. Incarnant toujours les mêmes forces physiques et spirituelles : longévité, incorruptibilité*, sagesse, puissance. J'ouvre les portes de la connaissance et du savoir. Ami de Jupiter, Axe du monde,  je suis l'abondance, la générosité, la justice, l'hospitalité. 

     

    Centenaire à Duilhac

    Mais à Duilhac, nul ne semble s'en soucier, nul ne vient écouter le chant du bruissement de mes feuilles dans le vent, ou en tresser des couronnes, nul ne me vénère. Les hommes d'aujourd'hui ont  d'autres dieux. Et il n'y a plus de guerriers...

    Au pied de Peyrepertuse, pourtant, je continue  d'enchanter amoureux des fées et des dryades cachées dans ma ramure, câlineurs de mon tronc à qui je fournis mon énergie, promeneurs attentifs, car dans mon impériale majesté, dans ma divinité, ma sagesse, de siècle en siècle, je demeure. A Duilhac sous Peyrepertuse...

     

    Centenaire à Duilhac

     

     * Le bois du chêne a la propriété d'être incorruptible. 

    Où c'est,  Duilhac ? Peyrepertuse

     

    Centenaire à Duilhac

     

     

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