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    CM 29 mars  DES SOUS DES SOUS

     

     

    Le conseil municipal de ce jeudi 29 mars 2018 apr J.C s'est ouvert par une minute de silence en hommage aux morts par islamisme. Didier Mouly a ensuite suggéré qu'un lieu de la ville soit baptisé du nom d'Arnaud Beltrame.

    Il a été marqué par beaucoup d' absences et par l'entrée en séance d'Hélène Sandragné, somptueuse dans une robe et un manteau  griffés "Elégance parfaite". A côté, tous les autres élus avaient l'air fagotés. On vote pour elle si elle se présente un jour  !

    Consacré au budget primitif de 2018, ce conseil a été, en gros, identique au débat d'orientation budgétaire du 15 mars  : mêmes chiffres, mêmes arguments pour et contre, même brouhaha. Seule différence, l'absence des contre-ténors de j'M Narbonne, N. Ste Cluque et J. Bascou, qui a permis au groupe de se lâcher totalement.

    Le budget a comme d'habitude donné lieu au pas de 4 que l'on connaît bien maintenant : présentation par E. Belloti, contre-attaque de M. Ortiz, réplique de B. Malquier et conclusion de D. Mouly. Et vote contre de l'oppo. La routine !

     

     

    Résumé du budget pour 2018 en millions d’euros : la dette baisse, passant de 60,4 à 51,9 en 4 ans, les dépenses augmentent mécaniquement,(66,15 )  les recettes augmentent (71,73 millions pr 2018,les investissements aussi,(26 millions environ) les excédents sont reportés et des provisions sont faites au cas où. Et des économies sont réalisées… Tout va bien !

    Une litanie de chiffres a été déroulée, pendant laquelle nous avons choisi de sombrer par le fond,  mais pour résumer voici un graphique clair et parlant puisque vous n’avez que faire des chiffres.

     

    S4: des sous, des hommes, des rénégats

     

    Renégats en folie  : A une remarque de Bertrand Malquier, Isabelle Herpe ,je crois régais vigoureusement : Bertrand, tu ne vas pas nous traiter de socialiste à chaque fois qu’Ortiz pose une question ?

    Brouhaha instantané : ça n'a rien à voir avec le budget-  oui moi je fais partie de j’m Narbonne mais je ne suis socialiste, - moi non plus moin non plus, - moi je n’ai jamais été encarté…accompagné de signes énergiques de dénégation des mains et de la tête.

    Je ne savais que socialiste était un mot qui vous faisait cet effet ironise le maire, pendant que le photographe de presse immortalise les vigoureux derniers Mohicans !

    Seule Mme Sandragné précisera qu’elle est socialiste et fière de l’être. Elle assure ! Même si en fin de séance, elle vote apparemment pour au lieu de contre une délibération, récoltant en retour le regard fixe et féroce du sieur Ortiz !

    Il faudra créer un jour une “rue des socialistes”, pour le souvenir…

     

    S4: des sous, des hommes, des rénégats

     

    Toujours émaillé de moments surprenants, voire délirants,  le conseil municipal s'est terminé par un pot en l'honneur de Xavier Belart, qui fêtait ce soir ses plus de 30 ans. La suite au mois de juin, où l'on verra où en est la ville avec son budget. Peut être... On fatigue un peu à force !

     

    Sources images :

    la major : Monumentum 

    Monnaie Narbonne - Indiens : Google image

     

     


  •  Des magiciens poussent des cailloux 

     

    De pierre, de papier gaufré, ou ciré, de couleur, rectangulaires, carrés, voire en trois dimensions, la galerie Jaumaud expose jusqu’au 8 avril des Livres d’Artistes. Objets secrets, créations de couple ou de trio, ils unissent œuvres lithographiques, picturales ou gravées et textes en un seul lieu, le livre, qui devient ainsi une tierce artistique, d’une éblouissante beauté.

      

    Pas besoin d’interpréter, de comprendre, de comparer : nous sommes dans la pure magie : Celle de la tauromachie de salon de Patrick Loste, qui raconte une histoire où l’homme et le taureau sont tous deux perdants ; du monde mystérieux de Leon Diaz Ronda, des dessins envoûtants d’Anne Marie Jaumaud herself, de l'inventivité joyeuse de Pascal Olivier Reynaud ou des lithographies d’Holly Chirot qui nous enjoignent simplement de lâcher prise et d’entrer dans le rêve. Un rêve foisonnant de fantasmagories. Parce qu’il faut savoir si ça vaut la peine de tenir le coup, pourquoi on tient le coup, sinon autant  lacher prise, Il faut savoir parfois lâcher le coup comme l’écrit et le lit le talentueux Aureliano Diaz, écrivain poète et conteur, qui écrit en collaboration avec son père et d'autres auteurs ces livres d’artistes.

     

     Des magiciens poussent des cailloux

      

    L’atelier Pousse Caillou et son artothèque Pousse Cailloux   propose des lithographies réalisées dans ce lieu de travail qui vit venir des artistes du monde entier.  De Bages  à Perpignan en passant par le Somail, Sigean et Roquefort des Corbières, on peut voir et découvrir leurs merveilles qui traduisent les amours de la pierre et du papier. Et en ville, nous sommes plus que gâtés puisqu’il est possible de les voir à la médiathèque et à la galerie, rue Cabirol. Quelques noms d'artistes, proposés par Pousse Caillou :

     Juan Jorda, Hollywood Chirot,  Flechemuller, Albert Lemant, Jean Louis Espilit, Nicholas Hondrogen, Patrick Loste, Khoa Pham, Serge Plagnol.... 

    Des prix abordables, les ouvrages d’Aureliano sous le  nom palindromique d’Ana Tot, une exposition et un parcours lithographique  en pousse caillou véritablement exceptionnels,   - je crois que les Narbonnais s'en rendent compte - , et une occasion supplémentaire d‘apprendre, tout en emplissant de beauté et de fantaisie créatrice son regard et son âme. Voilà ce que nous offre une fois de plus, la galerie Jaumaud. Jusqu’au 8 avril.

     

    Qui a dit qu’il ne se passait rien à Narbonne ? Voici en 2' la présentation de l'exposition mise en ligne par la galerie AMjaumaud

     

    Et pour ceux qui n'étaient pas là mais sont curieux, la lecture d'Aureliano, magicien des mots.

     

     


  •  Mon voisin Mowgli 

    Dans la rue Droite existe un immeuble qui fut quelques années un des ces lieux que leur propriétaire concède à la ville ou à un organisme social quelconque pour faire œuvre de salut public. Il accueillait donc des gens en errance, en difficulté, en réinsertion et en vivre ensemble : ex prisonniers, ex brisés de la vie, ex demandeurs d’aide ponctuelle.

    Un jour Mowgli est arrivé. Avec ses démons propres, (toute une troupe) son histoire tourmentée et dès lors ce fut l’enfer pour tous et pour moi, une terreur personnelle et quotidienne. 24h sur 24, toujours ouverte !

    En un an à peine, l’immeuble s’est vidé de ses 4 autres occupants. Mowgli perdait la clé de la porte d’entrée ? Il cassait d’abord la vitre centrale pour pouvoir entrer, puis, la démontait, la remplaçant plus tard par les plaques métalliques entourant certaines bennes à ordures de la ville, pour refaire une entrée estampillé “ville de Narbonne”, avec les petites fleurs bien centrées, une réussite dans son genre. 

    Mowgli perdait la clé de son appartement ? Il  cassait le mur à côté pour y faire un trou et entrer tranquillement.

    Mowgli avait froid, ou trop chaud, ou tiède ? Il montait sur le toit tripoter la chaudière !

    Mowgli pensait qu’il avait acheté l’appartement. Qu’il appartenait à son père qui était très riche. Il a voulu refaire la salle de bains. Il a démonté le water, le bac de douche, au grand dam du locataire du dessous qui recevait de l’eau sans cesse dans son studio, et les a déposés près de la benne au bout de la rue.

     

    L’immeuble, vide, lui appartenait entièrement : Il montait sur le toit terrasse pourtant condamné par le propriétaire, en me criant : hé hé je suis plus haut que toi ! Il cassait le carrelage en petits fragments pour les remettre en mosaïque sur les murs, ou le sol; démontait les autres portes pour en faire des meubles, allait faire son ciment à la fontaine de la place Bistan où d’ailleurs, un des petits bassins de réception est toujours bouché.

    Je n’ai jamais su d’où provenait ce ciment, ces outils.

    Et tous les jours, toutes les nuits, le son de la perçeuse, de la disqueuse, de la masse contre les murs, de la musique, sauf quand il partait en cambriolage, puisqu’il était sous surveillance de la Bac !!

    Le soir du résultat des élections présidentielles (2012), avec quelques amis nous attendions les résultats autour d’un apéro dinatoire, écoutant les commentaires journalistiques et faisant les nôtres.  Mowgli lui, était dans la rue en train de casser du bois. Quelques passants passaient en s’en fichant. Qui se serait intéressé à un arabe cassant du bois dans la rue à part moi, toujours sur le qui vive  ?  Une heure plus tard,  une odeur de brûlé se répand brusquement. De la fumée sort de l’immeuble voisin. Grand affolement.  

    - Hola, Mustapha ? Qu’est ce que vous foutez encore, Mustapha ?  

    - Ah, j’ai fait un four pour faire cuire du pain comme dans mon pays, dans mon pays on enfonce ça dans le sable pour la cuisson(tout content de lui en plus)

    - Mais bordel Mustapha rentrez dans votre pays faire votre pain, vous allez nous foutre le feu, moi j’appelle les pompiers !

    (j’ai toujours vouvoyé mon voisin par politesse, et toujours manifesté du respect par prudence , je ne l’ai jamais insulté ailleurs qu’en mon for intérieur et il n’a jamais su que je l’avais surnommé mowgli ,à qui il ressemblait un peu)

    Donc ballet des pompiers, excédés, de la police, excédée, (Mowgli étant une célébrité locale) et de moi, excédée aussi, c’est devenu mon état naturel, parce que les voisins, hein... étaient pas excédés du tout, pourvu de cette infinie capacité à s’en faire voir des vertes et des pas mûres, des acides, des très amères. Fichus voisins ! 

    Entre l’indifférence des juges, insensibles au désespoir du propriétaire qui tentait de vivre de cet immeuble, (oh ce n’est pas bien grave des dégradations, on ne peut l’expulser pour cela), la lâcheté des voisins (il fait du bruit, on n’en peut plus mais il n’est pas méchant), l’impuissance des services de la mairie convoqués pour constater l’insalubrité totale du lieu (on attendra que sa carte de séjour soit périmée – ça, il faut l’entendre pour le croire) et l’impossibilité de déménager parce que pour ça il faut des sous,  il a fallu 2 longues années, une éternité, pour retrouver la paix.

     

     J’ai veillé des nuits entières dans la crainte qu’il ne défonce, dans un excès de zèle et un désir d’agrandissement, le mur de ma salle de bains, mitoyenne de son studio. Aux aguets jour et nuit. En prison dans ma propre maison à cause de l’autre. Je n’oublierai pas (enfin quand j’y pense) le soir où, complètement contaminée, en pleine folie moi même, j’ai attrapé une barre à mine et ai ouvert la porte dans l’intention de monter chez lui pour le tuer, lui taper dessus jusqu’à obtention du silence, cette denrée si merveilleuse. J’ai refermé la porte et adressé une petite prière au ciel, qui s’est tenu coi, bien entendu. Puisque j’avais déjà la réponse : ne pas faire de mal à son prochain, un tien vaut mieux que deux tu l’auras pas, le salaire du péché c’est la mort, tu ne tueras point, tu ne mangeras pas les animaux qui ont des sabots et qui ne ruminent pas, tant va la cruche à l’eau mais tu ne vas pas casser nonnonnon  tu ne casseras point,  etc…”.  

    Il suffit d’un seul être et tout est surpeuplé de bruit, de fureur, de démence, de désespoir. Ceux qui ont vécu ou vivent cette situation comprendront.

     

    De guerre lasse, après 2 ans de batailles, l’eau et l’électricité, et le gaz lui furent coupées. Nouvelles angoisses en pensant à des bougies. Il alla faire une crise de démence à l’accueil de feu EDF. Et se retrouva à la rue... 

     ...En rentrant de soirée quelquefois je tombais sur lui, blotti dans un sac de couchage contre le mur de la maison, promesse tranquille d’une perspective assurée de stress et de nuit blanche.

     Mon voisin Mowgli

    Puis un jour, dans le journal, un fait divers criminel me fait sursauter : mais ça, ça ressemble à du  Mowgli !  Dans son errance, il avait échoué chez un individu qui avait accepté de le loger, le pauvre. Mowgli l’a étranglé, lui a passé une corde au cou et l’a accroché à la cabine de douche pour simuler un suicide. Ce qu’a cru la police dans un premier temps. Mais tourmenté par ses démons, il sest rendu quelques jours plus tard au commissariat pour avouer son crime parce que, dit il, Allah lui parlait dans sa tête et lui avait dit que ce qu’il avait fait n’était pas bien. La police municipale n’avait pourtant pas arrêté de signaler à la Nationale qu’il était dangereux, mais vous connaissez la chanson maintenant. Plus ils sont dangereux, plus ils “ont la foi”, plus on les bichonne. 

     

    Je ne peux m’empêcher de penser que tous ces services, ces structures d’aide qui encadrent,  “insèrent”, suivent,  ravitaillent un individu, le loge, paient son loyer, ses charges, refusent d être efficaces. L’humain déficient est livré à lui même : personne n’a eu l’idée de le faire travailler dans une casse, ou sur un chantier de démolition quelconque où il aurait pu se dépenser la journée. Je n’ai jamais, jamais croisé quelqu’un avec une telle capacité de travail... capable de tout casser 10h sur 12, toute l’année.

     

    Quant aux gens, voisins ou non qui ont toujours à la bouche le mot solidarité, fête des voisins, vivre ensemble et autres foutaises, hélas, vous pouvez passer de porte en porte pour obtenir une plainte groupée, une action quelconque, vous n’obtenez rien. Ils préfèrent devenir fous. Chacun pour soi et le diable pour tous.

     

    Le propriétaire a récupéré son immeuble et engagé, m’a t’il dit, plus de 50 000 euros de réparations. Il ne loue plus qu’à des étudiants maintenant. Vacciné contre la solidarité !

    Après avoir erré sur le territoire depuis 1998*, en semant sur sa route des cailloux faits de violences diverses, Mustapha Ridoine* Mowgli, enfant de la jungle humaine, dort en prison depuis. Du moins je veux le croire. ( il était gentil pas méchant)  Notre République aime tant ces fous furieux et criminels et les libère si vite, que je ne béerais pas d’étonnement en le voyant un jour place de l’hôtel de ville. Prêt à refaire tout un appartement ! Et plus, accessoirement…

     

     

    *infos presse. Un nom gravé dans ma mémoire parce que quand même, quelle tristesse et quel sentiment d’échec que cette incapacité à aider son prochain. Mea culpa. Vestra et nostra culpa.

     

     

     Mon voisin Mowgli

      

      

     

     






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